Pondichery fut le symbole de la présence française en Inde, tolérée par les Britanniques, et la capitale des comptoirs français, qui comprenaient en plus les villes de Karikal, Mahé, Chandernagor et Yanon, dispersées dans toute l'Inde.

Ces territoires ont été achetés ou conquis par Dupleix. La France, après la défaite face aux britanniques (dont les historiens situent ce basculement lors de la célèbre bataille de Srirangam et Trichy, connu sous l'appelation "le désastre de Trichy"), a été contrainte par les Britanniques à une présence purement symbolique.

Dupleix, qui eut, sans doute involontairement, une vision coloniale a été totalement désapprouvé par le Gouvernement de Louis XV, et mourut couvert de dettes et délaissé de tous. Cette vision, si critiquée par Londres, sera appliquée de façon implaquable après l'éviction de la France par l'Angleterre. C'est le Second Empire qui a réhabilité Dupleix, pour glorifier la colonisation européenne et affirmer la suprématie de la bourgeoisie sur la noblesse de l'Ancien Régime décadent et qui n'aurait pas su comprendre les enjeux de la colonisation: Dupleix et un bourgeois de St Malo, qui a été ennobli par Louis XV.

En 1870, Bontemp, Gouverneur de Pondichery, a érigé une statue à la gloire de Joseph-François, maquis Dupleix, comte de la Ferrière, commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, ci-devant commandant général des établissements français de l'Inde et gouverneur pour le roi des villes et ports de Pondichery, Khan Mansebdar Nabab Bahadour Zafer Jang.

Je vous recommande l'ouvrage "Dupleix" de Marc Vigié aux éditions Fayard.

De nombreux pondicheriens, travaillant pour l'administration coloniale française ont travaillé à Saigon (actuel VietNam et Singapour), et aujourd'hui encore on retrouve ce passage, en particulier par des mariages entre vietamiens et pondicheriens.

Pondichery, ou plutôt la région de l'actuel Pondichery, a une histoire très ancienne, car on a retrouvé des pièces romaines lors de fouilles archéologiques, ce qui montre que déjà les habitants de la région fessaient du commerce avec l'Empire Romain, et sans doute des Empires plus anciens (Mésopotamie, Egypte, Grèce, ..).

Dans les années 1960, la France a cédé ses comptoirs à la jeune nation indienne sous la pression de Nehru (je vous recommande la lecture de l'article "???" dans le journal "Le Trait d'Union": organe de l'amitié franco-indienne").

A ce moment, la France a proposé aux habitants de Pondichery la possibilité d'opter pour la nationalité français.

Aujourd'hui, Pondichery, a le statut de Union Teritory (UT), et conserve la mémoire de l'influence française: par exemple, la police de Pondichery porte un képi à la française. On y trouve le Consulat de France pour le Sud de l'Inde, ainsi qu'un lycée français de très bon niveau.

Pondichery vaut le détour pour son passé français, et certaines de ses rues qui portent encore les noms données par François Martin en 1674. On peut y admirer des maisons coloniales marquées par le style tamoul, qui sont encore en très bon état, entretenus pas des particuliers. Si les anciennes générations parlent le français et le tamil, les jeunes générations, en plus du tamil et du français, parlent l'anglais en raison de son caractère international.

Cette communauté Franco-Pondicherienne aime se retrouver dans des "Clubs" très style British, pour une partie de billard ou de tarot.

Pondichery est divisée en 2 parties: la "Ville Blanche", où vivaient les français métropolitains, et la "Ville Noire" où vivaient les indiens. La séparation est marquée par le "Canal", qui est devenu un égout, aujourd'hui recouvert par de grandes dalles.

Le contraste entre ces deux parties de Pondichery est saisissant: la "Ville Blanche", est calme, les maisons sont grandes et luxueuses, les rues quasi désertes, alors que la "Ville Noire" grouille d'une vie où piétons, voitures vélos et motos circulent dans un concert de Klaxon, les maisons sont moins luxueuses.

La majorité des bâtiments administratifs de la ville de Pondichery est concentré dans la "Ville Blanche". L'ancien palais de Dupleix abrite le gouvernement de Pondichery.

Sur le Cour Chabrol, qui longe la plage de Pondichery, en son centre, la statue de Dupleix qui etait située au niveau de l'ancien débarcadère (ancienne place Napoléon III), a été remplacée par la statue de Gandhi. La statue de Dupleix, a été déplacée à l'autre bout de la plage.

Sur le Cour Chabrol, on y trouve un monument aux morts veillé par Jeanne d'Arc, en mémoire des hommes et femmes morts pour la patrie, dans les lointaines tranchés froides de Verdun durant la 1ere Guerre Mondiale. Le Consulat de France est également situé à proximité du Cour Chabrol.

De nombreux français se sont installées à Pondichery, et y ont ouverts des restaurants français, ou participent à la vie économique de Pondichery.

Une visite leur fera plaisir, et vous pourrez déguster du Bordeaux importé de France.

Je vous recommande la lecture de l'ouvrage "Pondichery, Histoire d'un comptoire" des Editions Le Lycée Français de Pondichery.